Quotas? … ou pas?

Cette semaine, je voudrais vous parler des quotas et pourquoi je suis en faveur d’en avoir… Désolée de casser le suspense dès la première ligne, mais ce que je voudrai à travers cet article, c’est d’avoir votre opinion sur ce sujet très controversé.

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Qu’est-ce que ça fait d’être une femme travaillant dans une profession à prédominance masculine ?

J’ai travaillé toute ma vie dans des milieux très masculins. J’ai commencé ma carrière sur une plateforme pétrolière en pleine mer, au Nigeria (Je raconte ces aventures d’il y a 30 ans sur mon blog. www.lapetroleuse.com . Puis j’ai continué toujours dans le monde du pétrole. Pionnière, seule femme, mais j’ai vu les femmes arriver au cours des années . Et maintenant je suis dans le ciment. Pas beaucoup mieux !
Ça n’a pas toujours été facile. Je crois que le plus dur au début était d’être seule femme.. Vraiment seule. Pas seulement au travail, mais aussi le soir, avec aucune autre présence féminine et pas de moyen de communication pour parler aux copines/familles (il y a 30 ans, pas d’internet ou autre moyens de communication !).
Au niveau de travail, j’ai eu le droit à des tests, des épisodes de sexisme ordinaire réguliers.. etc. Dans ce cas, il faut faire front. Avoir confiance en soi et avoir des supporters sur qui s’appuyer aide, mais une bonne dose d’humour est indispensable ! La manière la plus efficace qui existe pour dédramatiser une situation. Mais j’avais aussi beaucoup d’avantages. Par exemple sur un rig, il y a 80 hommes. Ils étaient toujours prêts à m’aider même quand je ne demandais rien. Mais aussi, quand on va voir un client qui ne s’attend pas à voir une femme, et encore moins une qui sache de quoi elle parle, on le déstabilise suffisamment pour obtenir de bon deals.
Ensuite, concernant la carrière elle-même et comment évoluer dans le groupe. De nouveau cela n’a pas été facile, mais je ne suis pas sure que cela soit pire qu’ailleurs. Dans le monde du pétrole, les relations sont très frontales, de manière générale. Quand on affronte du sexisme, on sait ce qu’on affronte et on peut le combattre. Je préfère cela de loin à des ambiances plus feutrées mais où les couteaux se plantent dans le dos !

Dans quelle mesure peut-on encore parler de métiers pour hommes et de métiers pour femmes ?

Je pense qu’il y en a de moins en moins. Il y a 30 ans, j’étais une pionnière à aller travailler sur plateforme pétrolière, en pleine mère, seule femme au milieu de 80 hommes. Aujourd’hui mon ancienne boite recrute 25 à 30% de femmes pour ce métier. Il y a un mois, les premières « sous-marinières » embarquaient.. etc

Aujourd’hui toutes ces pionnières ont pavé le chemin et rendu la tâche plus facile pour les suivantes.

Mais surtout, il existe de moins en moins de métiers très physiques, où la force physique ferait la différence. Le droit des travailleurs fait qu’on doit limiter le poids qu’on peut transporter (par exemple) – et ce n’est pas si compliqué. Les hommes peuvent peut-être porter en moyenne des charges plus lourdes que les femmes, mais ce faisant, ils endommagent leur dos à la longue et la plupart des boites ont des programmes ergonomiques.

Donc si on enlève l’élément physique – qu’est-ce qui rend un métier masculin, à part la culture ? Et la culture, heureusement c’est fait pour évoluer.

Je parle surtout ici des femmes dans les métiers d’hommes, car c’est un peu ma spécialité et le sujet de mon blog

Je connais beaucoup moins la problématique inverse – mais je soutiens tout autant les hommes qui se lancent dans des carrières dites « féminines »

Comment faites-vous pour gérer le stress au travail ?

J’ai la réputation de très peu stresser au travail et de désamorcer les conditions de stress.

Pourquoi stresse-t-on ?

Ça peut être car on a peur d’un résultat ou d’une réponse… donc hors de notre contrôle. Stresser ne va pas faire changer les choses. Donc essayer de penser à autre chose

Ou, on a peur d’une discussion qu’on doit avoir et qui va être difficile.. du coup on tend à la repousser. Sauf que plus on repousse, plus on stresse. Et souvent la discussion s’avère moins terrible qu’on ne l’imaginait… donc au contraire, provoquer la discussion le plus vite possible et s’en débarrasser

Ou, on a un projet à terminer… donc sous son contrôle… et bien on se met au boulot, on y met toutes ses tripes… si on sait qu’on a fait de son mieux.. plus besoin de stresser

Enfin, réfléchir aux conséquences potentielles de ce qui va se passer… par exemple, se faire engueuler par son chef. Sauf si c’est trop régulier, c’est juste quelques mauvaises minutes à passer et ensuite on essaye d’apprendre de nos erreurs pour que ça n’arrive pas de nouveau. Et ledit chef va justement apprécier cela

Et aujourd’hui, le recrutement dans ces métiers dits « masculins » – comment ca se passe?

 » Puis je rencontre les recruteurs à notre forum annuel entreprises – étudiants. Tout se passe bien jusqu’à ce que je leur exprime mon intérêt non pas pour un poste en centre de recherche mais bien pour celui d’Ingénieur Terrain. Il me faut plus d’une heure pour les convaincre qu’effectivement je réalise la folie qui m’habite, moi une femme, à vouloir postuler pour une telle position, mais que malgré tout j’ai la prétention de croire que je pourrais peut-être y arriver si ces messieurs voulaient bien me donner une chance de leur prouver ce que je sais faire ou au moins me donner un questionnaire à remplir. Ils finissent par me le donner, clairement plus pour se débarrasser de moi que convaincus du bien-fondé de mes propos. »

Et aujourd’hui, le recrutement dans ces métiers dits « masculins » – comment ca se passe?

Voir mon article sur le Blog de l’Usine Nouvelle

Chapter 4 – Nigeria, le retour

NIGERIA, LE RETOUR

Mon retour au Nigeria est similaire au premier voyage moins la surprise. Je promène autour de moi un air blasé qui me paraît être l’attitude convenue d’une ancienne à son deuxième voyage, auréolée de mon succès au centre. Cette fois, on est venu me chercher. Ca tombe bien car malgré mon air sur de moi, je suis seule aujourd’hui et je n’ai pas vraiment envie d’affronter la meute des taxis en solitaire. Puis l’hôtel. Seule, je prends plus le temps d’observer autour de moi. Pour remarquer que cet îlot de luxe au milieu de la capitale Nigériane, est rempli d’homme d’affaires qui mangent seuls en lisant un journal, pris dans le salon Air France des hommes qui voyagent en classe business. Ils ont tous l’air de s’ennuyer mortellement et ne parlent surtout pas aux autres personnes qui fréquentent le bar de l’hôtel. Combien de temps avant que je commence à leur ressembler ?

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